Informations médicales
Découverte et taux de prévalence
BPAN fait partie des maladies de type NBIA (neurodégénération par accumulation de fer dans le cerveau). A ce jour une quinzaine de gènes différents ont été identifiés et associés à différents sous-types de NBIA.
Le premier diagnostic en France de la maladie BPAN a eu lieu à notre connaissance en 2015. À cette époque, une vingtaine de malades BPAN était recensée dans le monde. Aujourd’hui avec la mise en place progressive des diagnostics, on recense en France une trentaine de malades BPAN et on estime le taux de prévalence à environ 1 personne sur un million.
En 2017 la maladie BPAN représentait 1à 2 % des cas de NBIA recensés. En 2022 avec l’amélioration des diagnostics, BPAN représente plus de 50% de tous les cas NBIA.
A noter que parmi certaines personnes diagnostiquées autrefois autistes, les analyses génétiques ont révélé parfois la présence de la maladie BPAN.
La maladie est évolutive. Ses conséquences pour certains malades peuvent être gravissimes et impacter lourdement la vie familiale. Faute de traitement à ce jour, l’espérance de vie des malades est réduite en raison des complications qui peuvent survenir, liées à la perte des fonctions neurologiques et musculaires et les risques d’infection.
Le diagnostic
Caractéristiques chez l’enfant :
Le BPAN est plus fréquent chez les femmes et présente généralement un retard global du développement, notamment en ce qui concerne le langage expressif et peut présenter une démarche anormale, une épilepsie, des troubles du sommeil, des caractéristiques autistiques, notamment des stéréotypies des mains et des comportements répétitifs.
Les caractéristiques cliniques ainsi que l’imagerie ne sont pas spécifiques à un jeune âge. Les premières IRM dans la petite enfance sont classiquement normales. A ce jour il n’y a pas de caractéristique biologique mesurable spécifique (ce que l’on appelle biomarqueur) pour BPAN. Ces caractéristiques rendent le diagnostic difficile.
Le diagnostic pourra souvent être posé lorsqu’un séquençage d’un panel de gènes ou un séquençage de l’exome ou du génome qui révèle une mutation du gène WDR45.
Caractéristiques chez l’adulte :
L’IRM cérébrale de BPAN révèle en général des dépôts de fer dans les pallidums, la substance noire et les pédoncules cérébraux. Une image caractéristique en IRM en plus du diagnostic par séquençage du gène WDR45 permettent de distinguer BPAN des autres formes de NBIA.
Les principaux symptômes
La maladie s’exprime différemment selon les malades, que ce soit en termes de symptômes, de sévérite des atteintes ou de vitesse d’apparition de ces symptômes.
Des études montrent que plusieurs variants différents peuvent conduire à des manifestations cliniques différentes, provoquant ainsi des troubles différents.
La grande majorité des variants WDR45 (environ 80 %) est de novo, mais des cas de transmission héritée sont aussi documentés. Une mutation de novo est une mutation du gène apparaissant chez un individu alors qu’aucun des parents ne la possède dans son patrimoine génétique.
De nombreux paramètres interviennent au niveau de manifestations cliniques et leur sévérité : – la nature des variants
– le sexe de la personne : la proportion de femmes diagnostiquées BPAN est très supérieure à celle des hommes. Cela s’explique sans doute par la sévérité de la maladie plus importante chez les individus de sexe masculin que féminin, probablement parce que le WRD45 est lié au chromosome X. Les individus de sexe masculin peuvent survivre, mais la mortalité au stade du développement prénatal est sans doute élevée.
– un autre facteur est la présence de la mutation à l’état mosaïque, c’est-à-dire que la personne peut avoir à la fois des cellules saines et des cellules présentant l’anomalie génétique
Mais bien d’autres paramètres propres à chaque individu interviennent également.
La neurodégénérescence associée à la maladie (BPAN) se caractérise par un processus progressif qui se développe en deux phases :
1ère phase : Dès la petite enfance, on peut observer un retard de développement, une déficience intellectuelle, un langage absent ou peu expressif, un dysfonctionnement moteur (ataxie), des difficultés à avaler (dysphagie) pouvant entrainer des fausses routes et des comportements anormaux souvent similaires aux troubles du spectre autistique (stéréotypie, difficultés de communication et sociales). On observe également des crises d’épilepsie chez de nombreux malades et des troubles du sommeil chez la plupart des malades ainsi que des problèmes respiratoires, des déficits ophtalmologiques ou de l’audition chez certains.
2ème phase : À l’adolescence ou au début de l’âge adulte (généralement entre 13 et 30 ans environ), on observe un déclin cognitif (c’est-à-dire qui concerne l’acquisition des connaissances), une baisse du niveau d’activité et d’intérêt, un ralentissement des mouvements, et l’apparition assez soudaine des troubles du mouvement (parkinsonisme et dystonie).
La dystonie correspond à des contractions prolongées, involontaires des muscles d’une ou de plusieurs parties du corps, entraînant souvent une torsion ou une distorsion de cette partie du corps. Cela peut être douloureux.
Les symptômes souvent retrouvés assimilés au parkinsonisme sont entre autres l’akinésie (lenteur dans la mise en œuvre et la coordination des mouvements), l’hypertonie (rigidité excessive des muscles), l’instabilité posturale, le blocage de la démarche (freezing), des tremblements survenant au repos…
Prise en charge des malades et Protocoles de soins
A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif, les traitements sont symptomatiques et adaptés à chaque patient. Le rôle du médecin traitant est crucial dans la prise en charge des différents symptômes, avec la mise en place et/ou l’adaptation des traitements pharmacologiques, rééducatifs, la mise en place d’un accompagnement médicosocial approprié, et le dépistage de complications
La maladie est encore très peu connue du corps médical et la qualité de prise en charge de nos enfants est donc très dépendante des compétences de l’équipe médicale qui le suit.
Cependant des progrès importants ont été réalisés en 2021 et 2022 dans le domaine de la mise à disposition d’informations et recommandations au corps médical :
Publication en anglais d’un Guide pour le management clinique de la maladie BPAN rédigé par des experts internationaux de la maladie (dont Susan Hayflick et en France Fanny Mochel).
Publication en français par la Haute Autorité de Santé en avril 2022 d’un Protocole National de Diagnostic et de Soins pour les maladies de type NBIA (dont BPAN), document à la rédaction duquel nous avons contribué. Ce document sert d’information, de formation et de recommandations au corps médical.
Nous incitons les familles à demander ces documents à l’association et à les distribuer aux personnes du corps médical qui prennent en charge leur enfant.
Il est recommandé dans un premier temps d’obtenir une consultation dans un Centre de référence ou à un Centre de compétence pour les maladies de type NBIA ou BPAN. Ces centres « experts » seront chargés d’organiser le diagnostic et de coordonner une prise en charge globale et pluridisciplinaire des soins médicaux et paramédicaux nécessaires au malade.
Centres de référence ou de compétences pour les maladies de type NBIA ou BPAN :
La liste des Centres de référence et de compétence en France figure dans le Protocole National de Diagnostic et de Soins. Pour connaitre les Centres de référence et de compétences dans vos régions, vous pouvez vous adresser à l’association BPAN France, à MALADIES RARES INFO SERVICES (MRIS www.maladiesraresinfo.org et au 0156538136) ou à l’EQUIPE RELAIS HANDICAPS RARES (ERHR) de votre région.
Prises en charge thérapeutiques
La prise en charge des patients atteints de BPAN est globale et multidisciplinaire. Elle repose sur une coopération entre les différents acteurs du soin, et est coordonnée si possible par l’un des médecins du centre de référence ou de compétence dans lequel le patient est suivi ainsi que le médecin traitant.
Il n’y a pas de traitement curatif de cette maladie mais des traitements symptomatiques sont disponibles. La prise en charge des patients repose sur des traitements pharmacologiques, rééducatifs et sur la mise en place d’un cadre médicosocial approprié. L’objectif de cette prise en charge, pluridisciplinaire, est de préserver le plus longtemps possible l’autonomie du patient, la qualité de vie, l’harmonie familiale et les ressources financières.
Un soutien psychologique du patient et de sa famille peut être proposé au moment de l’annonce du diagnostic ou lors du suivi.
Les associations de malade BPAN peuvent également aider les patients ou leur famille à sortir de leur isolement.
Conseil génétique
L’information génétique réalisée par des équipes spécialisées, s’adresse au patient atteint de BPAN et à ses apparentés qui le souhaitent. Le conseil génétique comprend le dépistage familial et une information claire et adaptée sur la maladie, mais aussi sur la finalité du test génétique, les conséquences familiales du résultat et le droit de ne pas recourir au test génétique.
Pour connaitre les services de Conseil génétique dans votre région, vous pouvez vous adresser au Centre de référence ou de compétence de votre Région ou à l’EQUIPE RELAIS HANDICAPS RARES (ERHR) de votre région.
Registres de patients, histoire naturelle et biobanques :
Les registres de patients et biobanques sont des entités organisées assurant la gouvernance et la gestion des ressources biologiques (données médicales et échantillons des patients).
Les patients BPAN peuvent participer à un registre international des patients et à une banque de biomatériaux. Ces ressources sont indispensables aux chercheurs et cliniciens pour aller plus vite vers un traitement.
Qu’est-ce qu’un registre de patients ?
Le registre des patients assure une collaboration internationale entre scientifiques et médecins. Sur la base des données collectées, de meilleures informations sur le tableau clinique de BPAN peuvent être obtenues.
Qu’est-ce qu’une biobanque?
Le recueil et la documentation systématique par exemple d’échantillons de sang ou de tissus dans une banque de biomatériaux mis à la disposition des chercheurs, permet d’accélérer la recherche vers un traitement, en particulier en contribuant à une meilleure compréhension des processus biochimiques des maladies BPAN.
Ces deux outils permettent un partage de données et d’informations et accélèrent la recherche :
En savoir plus sur les symptômes et l’évolution de la maladie BPAN , disposer d’échantillons de biomatériaux pour développer et évaluer de nouvelles thérapies.
Il est donc important que tous les patients BPAN et leurs familles s’inscrivent dans la mesure du possible dans les registres des patients et participent aux biobanques.
Des patients de l’association BPAN France participent à la création en 2022 d’une biobanque BPAN en France indispensable pour les équipes de recherche. Cette action est coordonnée par le Professeur Lesca à Lyon.
Nous avons également en 2022 contribué à une meilleure connaissance de la maladie et de l’évolution de ses symptômes au cours du temps par la mise à dispositions à des chercheurs et des cliniciens des résultats d’une enquête conçue et réalisée par notre association auprès des familles de malades BPAN de l’association.
Nous recommandons également aux familles de renseigner la base de données GENIDA (en français). Si nécessaire demander de l’aide à l’association.
Les principales plateformes sont les suivantes :
TIRCON : Cliquez ici
BPAN READY : Cliquez ici
RARE-X BPAN : Cliquez ici
GENIDA : cliquez ici
Pour plus d’informations médicales:
- NBIA Alliance
- NBIA Disorders Association
- NBIAcure
- Orphanet (use search function)
- GeneReviews® (Overview on NBIA and further articles on individual NBIA forms)
- PubMed (Search engine for medical research articles)